RÉALϟSATϟON

 

 

Un cinéma sobre

Il nous tient à cœur que la manière de faire le film fasse écho aux intentions qu’il défend. Nos préoccupations de citoyen·nes et notre pratique artistique doivent se rejoindre. Nous aspirons à un cinéma sobre. Sobre, pas ascétique, pas effondré : un cinéma désirable, humain, profond, inventif, un cinéma qui se fait dans la joie et qui n’a pas besoin de moyens faramineux.

De toute façon, nous avons goûté comme spectateur·rices à la toute-puissance des effets spéciaux ; nous avons vu des dinosaures plus vrais que nature et des planètes qui explosent ; ce n’est pas l’impossible surenchère qui nous fait fantasmer, c’est de réenchanter le monde !

 

 

 

… mais pas précaire

Faire un film coûte cher, même sans vaisseaux spatiaux, dès lors qu’on rémunère dignement celleux qui y participent. C’est ce que nous aurions aimé pour Étincelles. Malheureusement, ne parvenant pas à financer le projet via les circuits classiques, et compte tenu de l’urgence écologique et sociale, nous avons décidé de le réaliser quand même, avec une équipe bénévole, en faisant appel au financement participatif, et en nous engageant à répartir au plus juste les éventuelles recettes dégagées par le film lorsqu’il sera terminé.

 

 

 

« Un film à faire ensemble »

Tout comme L’An 01, qui nous inspire beaucoup, Étincelles est « un film à faire ensemble ». L’intelligence collective est au cœur du récit, et doit également se retrouver dans le processus de fabrication du film. C’est pourquoi nous faisons le pari d’une petite équipe où chacun·e est écouté·e, et a une grande liberté quant aux décisions artistiques concernant sa spécialité, qu’il s’agisse de l’image, des costumes ou du montage. Il n’y a pas la vision dominante d’un·e réalisateur·rice au service de laquelle les autres se rangent, mais la recherche de la complémentarité.

De même, nous choisissons de faire travailler les comédien·nes en improvisation, à partir d’une trame que nous leur fournissons. Ainsi, en plus d’une spontanéité qui rappellera vraiment le documentaire, nous souhaitons permettre à chacun·e de s’approprier le récit, d’en explorer différemment certaines parties, d’insister ou non sur des aspects auxquels nous n’avons peut-être pas pensé.

 

 

 

Représenter l’utopie

Montrer un futur utopique avec peu de moyens est un beau défi. Pour cela, nous prendrons pour décors des lieux déjà existants et qui nous paraissent déjà donner un avant-goût de ce à quoi notre 2050 désirable pourrait ressembler. Des tiers-lieux, des friches urbaines, des habitats coopératifs… Décors hétéroclites, âpres ou chaleureux, vivants. La diversité des costumes ainsi que des corps des interprètes sera également une manière de construire, avec des images plutôt que du discours, un aperçu de ce futur désirable. L’écologie, l’intersectionnalité, la créativité… guideront nos choix dans ces domaines.

 

Gwenvaël Bigi, chef op

 

 

Images d’archive ?

Nous voulons suggérer le Black-out plus que le montrer la panne de 2025. Forcément, l’immense majorité des caméras sont inutilisables, et on a autre chose à faire que filmer ! C’est principalement à travers les récits des différents personnages interviewés que l’on pourra (re)vivre la panne. Mais nous créerons également quelques « images d’archive », en tournant de brèves séquences au smartphone ou avec un caméscope à piles, en détournant des images préexistantes (foundfootage), et surtout grâce à l’un des personnages, une dessinatrice qui représente ce dont elle se souvient.